Le monde me
fait peur, vous savez. Parfois. Et même très trop souvent.
Je n'ai pas
pour habitude de m'engager sur ce blog, alors que c'est quelque chose que je
fais pourtant très souvent dans la vie réelle. Je n'ai jamais eu peur de dire
ce que je pensais, de faire part de mes opinions, et surtout, d'écouter ce que
les autres avaient à dire. Mais je ne sais pas. J'ai pensé que ça n'avait pas
sa place ici. Peut être parce que ma volonté première était de montrer un peu
aux gens, qu'il fallait arrêter de mettre des étiquettes à tout et n'importe
quoi. Par peur et par lâcheté. Et par soucis de facilité. Parce que les gens,
bien souvent, ne font plus l'effort de comprendre, dans une société où on leur
offre tout sans le moindre effort.
Mais
finalement, quand j'y réfléchis, ce blog avait pour but initiale, au travers
d'un phénomène ludique et spontané, de permettre, d'instiller, une remise en
question. Sans violence et sans heurts. Juste pour rappeler, pour signifier. Je
suis trop souvent lassée des combats qui commencent par rappeler à quel point
les minorités sont stigmatisées. J'avais envie de faire les choses en douceur. Mais
la brutalité de ce monde m'a rattrapé.
Et m'a
blessé.
La France endeuillée
au delà de toute attente. La République frappée en plein cœur. Les Droits de
l'Homme mutilés. Et comment, alors, continuez ce combat au quotidien, si les
fondamentaux sur lesquels tout à chacun se reposent pour le mener à bien, sont mis à mal ? Je n'ai pas tout de suite compris. Je n'ai pas forcément réaliser.
Je lisais le monde en diagonale et quand j'ai lu le mot " attentat "
je n'ai pas réagit. J'ai...supposé une tentative maladroite des médias pour instaurer
un nouveau climat de peur. Je n'ai pas voulu lire. Il aura fallu qu'un ami
vienne me dire que sa famille venait de perdre deux amis proches, pour que je
percute. J'ai allumé la télé, chose que je ne fais pourtant plus, et j'ai
souffert.
Je n'ai pas
souffert pour la mort de gens qui m'étaient alors inconnus, j'ai souffert pour
l'atteinte grave qui à été portée. Je sais, ça peut paraître un peu violent,
dit comme ça, et soyez sur que je déplore cette cruauté sans nom. Mais je crois
que pour beaucoup des gens qui sont morts en ce jour du 7 Janvier 2015, ils
s'estimaient être des combattants d'un droit inaliénable ; celui de la liberté
d'expression. Les individus en eux même, je ne les connaissais pas, et même si
toute ma compassion va à leur famille, à leur proche, c'est bel et bien ceux
qu'ils représentaient que je déplore.
Pouvait on
croire, que dans notre Pays, on pourrait porter à ce point atteinte à des
valeurs si fondamentales ? La réponse est oui. N'allez pas croire que je suis
cynique à ce point, mais quand on s'intéresse un peu à l'actualité, on réalise
que c'était quelque chose de profond. De profond et d'absurde, mais pourtant
bien vrai. La liberté d'expression à été mise à mal bien souvent avant cet
attentat, et tous ceux qui feignent la surprise, sont soit de profonds
hypocrites, soit et je le déplore, de ces gens qui n'attendent qu'une seule chose
; que tout leur soit prémâché.
Cette société
individualiste, où une forme malsaine de pudibonderie s'installe
progressivement, où les médias servent d'avantages de scandales que
d'informations.
Parce que
nous, Français, nous nous sommes les descendants de gens qui sont morts pour
nos droits, et qui doivent, au regard de notre société actuelle, se demander
pourquoi ils ont alors, perdus la vie. Parce qu'à trop croire en nos acquis, on
a oublier de les défendre. On a oublier que nos droits, sont accompagnés de
devoirs. Nous sommes, en cet instant, tous responsables de cette société.
Politiques, médias, citoyens. Pris dans un engrenage fou furieux, nous avons en
nous toutes les cartes pour faire changer les choses. Nous les avons toujours
eu. Seulement, cela demande un effort et un effort considérable. De pouvoir
s'exprimer librement, mais de respecter aussi le droit de paroles des autres.
Apprendre à respecter autrui. Apprendre à apprendre, aussi.
Nous
Citoyens, sommes responsables, au moins autant que ces fous furieux, de cet
attentat. De cette perte tragique humaine et sociétale. Descendre dans la rue,
et ne croyez pas, j'y étais, c'est bien, c'est fort. Mais ce n'est pas
suffisant.
Battez vous
au quotidien, n'ayez plus peur de faire valoir vos opinions politiques, il n'y
a pas de tabou à parler de notre société, de son avenir, à croire en elle.
Allez votez. Croyez en vous, en votre force, en votre nation.
Et n'oubliez
pas une seule. Les libertés naturelles de l'Hommes, ne sont aisées. " La liberté
s'arrête là où celle de l'autre commence ". Si vous n'êtes pas convaincu
par la politique actuelle, et croyez moi, je vous comprends, battez vous pour
ça. Pour cette liberté. Battez vous contre tous ceux qui osent les amoindrir.
Soyez critiques. Arrêtez d'attendre que l'on vous offre tout. N'attendez pas
qu'une plaie géante, suintante s'ouvre, pour faire de la prévention.
La démocratie
c'est le pouvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple. Ne l'oubliez jamais.
Soyez les acteurs actifs et non pas (télé) spectateurs passifs de vos vies, mes
amis.